Burn out et anti dépresseurs

Burn out et salive

Une équipe de chercheurs de l’Université de Montréal a détecté dans la salive de personnes victimes d’un épuisement professionnel, des signes qui permettent de le distinguer d’une dépression, maladie à laquelle il est souvent associé. Une confusion qui entraîne la prescription de traitements aux effets néfastes.
Publiée dans la revue canadienne Psychoneuroendocrinology, cette étude associe l’épuisement professionnel à des taux anormaux de cortisol, une hormone liée au stress. Les chercheurs ont en effet observé un niveau de cortisol plus bas que la normale, allié à un dérèglement de certaines fonctions métaboliques chez les personnes souffrant d’épuisement professionnel.
Les patients révélant des signes d’épuisement se voient souvent prescrire des traitements adaptés à la dépression. « Or, les antidépresseurs abaissent les taux de cortisol. C’est parfait pour la dépression, qui est associée à des taux trop élevés. Mais dans l’épuisement professionnel, le taux est trop bas. Les antidépresseurs exacerbent le problème », explique Robert-Paul Juster, l’un des auteurs de cette étude.
Pour parvenir à cette conclusion, les chercheurs ont analysé la salive de trente participants, et relevé plusieurs autres marqueurs biologiques, tels que les niveaux d’insuline, de sucre, de cholestérol et d’inflammation, et la tension artérielle, des facteurs qui peuvent être les signes d’un dérèglement métabolique. Les sujets montrant des signes de dépression ont révélé un niveau de cortisol plus élevé que la normale, et des niveaux de dérèglements métaboliques différents des personnes souffrant d’épuisement professionnel.
De nouvelles recherches devront être menées pour approfondir cette découverte. Mais grâce à ces données, les chercheurs espèrent parvenir à aider les médecins dans leurs diagnostics, afin qu’ils puissent prescrire un traitement adapté. « A court terme, nous aimerions pouvoir distinguer la dépression de l’épuisement pour aider à la prescription d’antidépresseurs », explique Robert-Paul Juster.

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