Les thérapies familiales
Dans une famille, nos premiers modes de fonctionnement avec nos parents, notre fratrie, nos grands-parents, la famille élargie, voire les ancêtres s’installent dès notre plus jeune âge. Des conflits au sein de la famille entraînent certaines croyances négatives, certaines difficultés psychologiques voire parfois des troubles psychiatriques. Des comportements associés à ces troubles se mettent en place d‘une manière répétitive que nous projetterons toute notre vie sur notre entourage familial, en général, mais aussi sur nos conjoints, nos enfants et même nos interlocuteurs professionnels.
Certains troubles psychologiques et comportements psychosomatiques ne peuvent pas être traités efficacement sans avoir recours à une thérapie familiale. Cette thérapie s’adresse à des couples ou toute la famille en souffrance pour dénouer les conflits. Cependant il est rare que tous les membres concernés d’une même famille demandent de l’aide, car chacune des personnes doit se sentir concernée et sincèrement prête à changer en même temps et non à vouloir changer l’autre.
Certains parents, par exemple, amènent en consultation leur enfant en difficulté : échec scolaire, troubles de l’alimentation, tentatives de suicide, repli sur soi, etc. Ces symptômes signalent une souffrance chez l’enfant. Le mal-être de l’enfant est souvent le révélateur d’une souffrance collective incluant parents, grands-parents, fratrie. Dans ce cas-là, une thérapie familiale permet d’aborder tous les aspects des interactions qui règlent le fonctionnement complexe du groupe familial. La thérapie permet à la famille de dépasser la période de crise et de rompre le cercle de comportements répétitifs inconscients mis en place par chacun. Elle permet une lecture différente du symptôme de l’enfant et apporte des solutions durables.
Une thérapie familiale permet aussi dans certains cas d’éviter « une rechute » après une thérapie individuelle. En effet une personne guérie peut, en revenant dans le contexte familial, se retrouver confronter à des « ancrages » qui la ramènent dans sa problématique.
Par exemple :
« Une femme vient suivre une thérapie pour arrêter une addiction à l’alcool. Elle réussit à passer ce cap. Son conjoint, pendant toute la période où elle était alcoolique, a développé un comportement d’hyper protection vis-à-vis d’elle et en a fait sa « raison de vivre ». Lorsque celle-ci est guérie, son conjoint perd en quelque sorte sa raison de vivre, « la protéger à tout prix » et se sent dès lors totalement démuni. De ce fait, pour retrouver son équilibre, totalement inconsciemment mais régulièrement, il lui propose un verre d’alcool. Elle finit par accepter et retombe dans son addiction. Dans ce cas, le conjoint aurait aussi pu suivre une thérapie pour trouver une autre raison de vivre, la vraie, la sienne. »