L’hypnose modifie vraiment l’activité cérébrale
L’hypnose, bien qu’utilisée désormais dans plusieurs indications médicales, provoque encore le scepticisme chez de nombre de professionnels de santé et de patients. Une étude de l’université anglaise de Hull, à paraître en décembre dans la revue Consciousness and Cognition, montre pourtant un indéniable effet de l’hypnose sur l’activité cérébrale.
Pour mettre en évidence les effets de l’hypnose sur le cerveau, le Dr William McGeown et son équipe ont hypnotisé 17 étudiants de l’Université de Hull et leur ont fait passer une IRM fonctionnelle, permettant d’identifier les zones les plus actives du cerveau.
Les chercheurs ont d’abord testé la capacité de réponse à diverses suggestions hypnotiques, comme la vision d’un chat (non présent), la perception d’une musique (non diffusée) ou l’oubli de cette séance d’hypnose. Les sujets répondants comme les sujets non répondants ont ensuite passé une IRM fonctionnelle sous hypnose, sans nouvelle suggestion hypnotique.
Après avoir comparé les résultats des 10 sujets répondants et des 7 non répondants, avec et sans hypnose, les spécialistes anglais ont pu démontrer que l’activité cérébrale antérieure était clairement diminuée par l’hypnose. Or cette zone est celle que les scientifiques nomment « le mode par défaut », celui du repos, du rêve, des vagabondages de l’esprit. La diminution d’activité de cette zone permettrait de se concentrer sur d’autres tâches, ce qui expliquerait les résultats positifs obtenus sous hypnose chez certaines personnes sensibles à cette technique.
Le Dr McGeown en conclut que « l’hypnose est réelle, elle correspond à un modèle unique d’activation cérébrale qui n’a été observé dans aucune autre condition expérimentale, ni chez des personnes qui n’étaient pas hypnotisables. » De quoi rassurer les professionnels de santé sur la réalité de l’effet hypnotique, ainsi que les patients utilisateurs de cette technique, notamment pour arrêter de fumer, perdre du poids, lutter contre les migraines ou les troubles de la sexualité.