La douleur chronique
Traitement de la fibromyalgie par hypnose et TCC (thérapies comportementale et cognitive)
L’hypnose est particulièrement indiquée pour le traitement des douleurs chroniques : migraines, névralgies, céphalées, fibromyalgie, douleurs neuropathiques, rhumatologiques, abdominales, cancéreuses, etc.
L’hypnose et les TCC sont de plus en plus utilisées dans les Centres d’Evaluation et de Traitement de la Douleur hospitaliers (CETD).
On peut distinguer deux types de douleurs : la douleur aiguë et la douleur chronique.
La douleur aiguë de courte durée inclut notamment la douleur post-opératoire, la douleur post-traumatique ou la douleur provoquée par certains actes et soins. Elle nécessite le plus souvent une prise en charge médicamenteuse.
La douleur chronique définit une douleur ressentie depuis au moins 3 mois. Contrairement à la douleur aiguë, la douleur chronique encore appelée « douleur maladie » peut persister malgré les traitements antalgiques usuels. Il s’agit par exemples de douleurs comme celles provoquées par les lombalgies, l’arthrose, les céphalées chroniques, le cancer, également la douleur neuropathique ou la douleur chronique de la fibromyalgie dont je vais développer, ci-après, la pathologie.
La douleur et en particulier la douleur chronique relève d’un processus éminemment subjectif dans lequel sont étroitement liées les composantes somatiques et psychologiques. Melzack et Casey (1968) ont montré que la neurophysiologie actuelle distingue deux composantes de la douleur : la sensory pain qui joue un rôle de pure information (transmission de la localisation et de l’intensité du stimulus) et le suffering, qui représente la face subjective de la douleur : la souffrance.
La douleur chronique s’inscrit dans l’histoire affective du sujet, elle envahit la conscience et rend indisponible à l’autre, isole le patient tout en le rendant plus dépendant de son entourage qui subit indirectement son impact. En effet, la douleur est toujours associée à un climat émotionnel qui mobilise l’ensemble de l’individu : perception sensorielle, interprétation cognitive, expression et adaptation comportementales, répercussions affectives ; l’ensemble de ces facteurs pouvant également être influencés par le milieu socioculturel du patient.
Du fait de son caractère durable, la douleur chronique peut avoir un retentissement majeur sur la qualité de vie de la personne et peut être associée à des troubles du sommeil, une fatigue ou une anxiété. Elle peut également déboucher sur une dépression, quelque soit le degré d’équilibre psychique préalable (Cedraschi, 2003) et certains troubles psychopathologiques sont susceptibles d’entretenir ou d’aggraver un symptôme ou un vécu douloureux voire dans certains cas de les produire. Dans tous les cas, ces troubles vont en partie conditionner la douleur, que ce soit à titre étiologique (douleurs psychogènes) ou à titre de complication (dépression, trouble de la personnalité indépendant) ou aux deux en même temps.
Ainsi l’intrication étroite de ces facteurs à la fois somatiques, psychologiques et socioculturels est à prendre en compte dans une approche globale du patient.
Jean Touati