Amour et hormones

L’amour, une affaire d’hormones


Ia chimie des sentiments

Bernard Sablonnière (Auteur)

«L’amour est l’étoffe de la nature que l’imagination a brodée. [...] Comme les hommes ont reçu le don de perfectionner tout ce que la nature leur accorde, ils ont perfectionné l’amour.

[...] Tous les autres sentiments entrent ensuite dans celui de l’amour, comme des métaux qui s’amalgament avec l’or : l’amitié, l’estime, viennent au secours ; les talents du corps et de l’esprit sont encore de nouvelles chaînes.»
Voltaire, Dictionnaire philosophique, 1764.

Durant des millénaires, la pensée et les sentiments ont été considérés comme indépendants du fonctionnement du corps. Les progrès des sciences empiriques, basées sur l’expérimentation, ont fini par briser ce fameux tabou du dualisme entre l’âme et le corps. Dans la seconde moitié du XIXe siècle, William James, l’un des pères fondateurs de la psychologie moderne, démontre l’intégrité indissociable des émotions et de leurs manifestations corporelles. Quelque soixante ans plus tard, James Papez, neuroanatomiste, va plus loin : il propose que les sentiments et les émotions soient matérialisés dans des circuits du cerveau. Par la suite, d’autres circuits impliqués dans la peur et l’anxiété seront dévoilés. Puis, à partir des années 1980, les scientifiques ont les moyens d’appréhender la neurobiologie des sentiments et de comprendre les mécanismes de l’attachement, de l’affection, et de l’amour humain. Cependant l’amour n’est pas un phénomène isolé que l’on peut étudier simplement.

Comment le cerveau peut-il percevoir des sentiments ?

Les sentiments humains sont liés au fonctionnement particulier de régions spécialisées du cerveau. Le sentiment d’«amour» regroupe différents comportements, attitudes et états émotionnels variés dont chacun peut être étudié séparément. Ce sont des observations obtenues à partir du comportement des animaux, notamment des campagnols, qui ont fourni des éléments d’étude sur le comportement humain lié à la formation des couples, à la reproduction et à l’attachement mère-enfant. Par la suite, et tout récemment, des travaux menés sur la chimie du cerveau mais aussi sur l’activation des régions cérébrales visualisées par imagerie ont révélé nombre de mécanismes intriqués et associés à l’expérience unique de l’amour.
Les sentiments appartiennent au registre de ce que nous ressentons en rapport avec notre perception des autres. Ils dépendent donc d’une expression corporelle globale qui met en jeu, non seulement le cerveau, mais aussi le reste de notre corps qui réagit selon l’intensité, la couleur, la positivité ou la négativité de ce que l’on ressent.

Présentation de l’éditeur

Aujourd’hui, les sentiments et l’amour attisent la curiosité des neurobiologistes qui tentent d’élucider leurs mécanismes. L’amour est un processus dynamique qui superpose l’effet de différentes régions du cerveau sur notre comportement amoureux. L’attirance, la séduction, l’attachement, la passion et parfois la dépendance ont donc une cause biologique.
Les neurotransmetteurs et les hormones, acteurs de communications invisibles dans le cerveau, commandent nos actes et nos pulsions amoureuses.
Si notre esprit et nos sentiments obéissent aux messages envoyés par le cerveau, notre corps est aussi le reflet de nos émotions. L’imagerie médicale nous révèle les secrets de l’activation du cerveau révélant les mystères du baiser et de l’orgasme. Pourquoi la séduction perturbe-t-elle notre fonctionnement corporel ? Comment l’une des premières sensations ressenties à l’âge du nouveau-né : l’attirance maternelle dirigera ensuite notre désir sexuel à l’âge adulte ? Comment sont fabriqués nos sentiments ? Qu’est-ce qui nous attire chez l’autre ?
Ce livre fournit quelques réponses scientifiques à ces questions universelles et tente de démêler ce qui relève du psychique et du biologique dans les histoires d’amour.

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