Pervers narcissique

Un témoignage à propos de la perversité morale

Suivi d’un « Précis sur la perversité »

Ecrit avec un immense talent par Clotilde Bernos, écrivain et illustratrice

L’emprise – la perversion du lien…

Chaque femme, chaque homme qui a vécu l’emprise perverse cherche désespérément les mots pour
traduire l’horreur et la panique vécue.
Un immense merci à Clotilde BERNOS qui, écrivain de talent, a posé pour nous ces mots qui
nous échappent !

Clotilde BERNOS nous dit:

Cette histoire est réelle.
J’ai tenté de la raconter au plus vrai, au plus juste.
Juliette B., c’est moi.
J’ai changé les noms et prénoms des autres personnages.
Mon objectif n’est pas de dénoncer les acteurs d’une histoire personnelle, mais à titre d’exemple, de dénoncer un processus universel. Et inviter ainsi à le repérer, s’en préserver ou alerter.
Parce qu’il est très destructeur pour celles, ceux qui en sont la proie, et insidieusement mortel.

La perversité morale est une maladie psychique mal connue et prospère.
Je raconte là mon histoire, soient quatre ans de vie auprès d’un homme pervers dont je n’ai su déceler la destructivité que très tard. Heureusement, pas trop tard.
Cette histoire vraie et personnelle, même si elle est très romanesque, n’a d’intérêt que parce qu’elle est universelle. J’ai appris, en parlant de ce sujet ces dernières années que la perversité sévit partout, beaucoup et depuis toujours.
Il faut savoir que le pervers ou la perverse sont des malades psychotiques qui pour ne plus rien ressentir, en particulier la souffrance, ont verrouillé l’accès de ce qui relie l’homme à l’humain : la pensée et le sentiment. Ce sont donc des carapaces d’hommes ou de femmes, vides de tout ce qui nous anime et donne un sens à notre vie.
Leur mécanique tactique implacable, liée à une totale « déshumanité » en fait des monstres masqués, programmés pour se nourrir de l’autre, leur proie, puis la détruire invisiblement et dans la jouissance. Ce sont des prestidigitateurs de mort.
Telle la mante religieuse, qui laisse la carapace du mâle après l’avoir vidé de sa substance.
Tel le coucou, « roitelet » des pervers, dont la subtile destructivité rejoint l’infini.
Sous la couverture humaine ou animale, ils ou elles agissent pour faire face au vide, à cette impossibilité irréversible de vivre et de ressentir.
Ce sont des individus malades, pathétiques, mais effroyables, dont il faut se préserver ; donc être capables de les repérer avant même qu’ils nous enferment dans leur filet, sans que nous puissions nous en apercevoir et réagir. Ce sont des malins insensibles, quand nous sommes humains, bêtement sentimentaux. Ils nous dépassent à nous manipuler subtilement et nous détruire, mais nous avons l’avantage d’être bien vivants, quand eux sont des morts qui miment la vie.
C’est notre vitalité, notre sensibilité, notre idéologie qu’ils nous envient et qu’ils tentent de détruire pour s’en nourrir.

Il me semble important pour chacun d’être informé, donc vigilant face à un processus si répandu et destructeur, qu’il entraîne beaucoup à mourir par suicide, folie, dépression, drogue, alcool, dans cette perte d’identité et de repères qu’implique tout agissement pervers.
Beaucoup d’enfants en sont les victimes si malléables, beaucoup de grands aussi.
J’ai donc ajouté à cette histoire, qui ne vaut que pour exemple, un petit précis, pour aider chacun à déceler la perversité, alerter s’il s’agit de « nos autres » ou se sauver à toutes jambes s’il s’agit de soi.
Il me semble urgent de mettre enfin, au grand jour, un processus destructeur si répandu.
Et de ne plus faire silence.

Clotilde BERNOS

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