L’hypnose est un état modifié de la conscience qui s’apparente beaucoup à celui du sommeil. Ainsi que l’ont compris les médecins du sommeil c’est la notion de tension ou de relâchement de l’esprit qui permet d’expliquer ces deux processus semblables par le principe. Comprenons que la tension de l’esprit se retrouve dans la tension du regard, dans la « sensation des yeux ». Ainsi, lorsque les paupières se ferment la tension psychique (tension qui épuise petit à petit le système nerveux mais permet de faire face à la vie de tous les jours) diminue, et ce jusqu’à perdre le sens du réel. L’esprit visualise alors des images, images qui deviendront de plus en plus réalistes jusqu’au point où l’on peut considérer que l’individu rêve véritablement.
En fait les images du rêve sont un support pour l’esprit en ce sens qu’il se repose dessus (ces images ne sont en effet pas créées volontairement et dans l’effort), et elles donnent à la conscience cette sensation, et fondamentalement l’hypnose est un état sensitif du psychisme, que l’esprit n’a plus rien à rechercher. Or c’est quand l’esprit ne recherche plus rien qu’il se détend. On voit ainsi en quoi les images du rêve présentent un caractère hypnotique, et ceci permet de comprendre sur quoi repose le mécanisme de l’hypnose.
Dans ce sens l’hypnose consiste à fixer son attention sur un objet ou plus généralement une réalité d’ordre visuel, voire même sonore, cela afin que le psychisme « s’endorme », à savoir se mette dans une position de relâchement maximale, position très proche du sommeil pour l’esprit. Ainsi, au propre comme au figuré, on peut considérer que l’état d’hypnose est en fait une façon de regarder.
On peut de plus aboutir à cet effet hypnotique sur le mental par soi-même et sans recourir à une visualisation forcée simplement, les yeux fermés, en tentant « d’intérioriser » son regard, d’avoir la sensation d’une certaine manière d’enfouir, de perdre son regard en soi. Cela ressemble beaucoup au relâchement des yeux lorsque ces derniers ne font plus d’efforts d’accomodation, mais ici poussé à l’extrême.