La maltraitance abime le cerveau de l’enfant et déprime l’adolescent.
La maltraitance infantile modifie la substance blanche du cerveau entraînant une susceptibilité particulière, plus tard dans la vie à certains troubles mentaux, comme la dépression ou l’usage de drogues.
La maltraitance infantile modifie la substance blanche du cerveau entraînant une susceptibilité particulière, plus tard dans la vie à certains troubles mentaux, comme la dépression ou l’usage de drogues.
Si d’autres études avaient déjà suggéré ce lien, cette recherche par IRM est la première à identifier ces modifications dans la substance blanche « communes » à l’exposition à la maltraitance et au développement, ensuite, de ces troubles psychiatriques.
Des conclusions publiées dans l’édition du 1er août de la revue Neuropsychopharmacology qui vont permettre de mieux identifier les enfants à risque élevé de développer des troubles mentaux.
Des études précédentes ont déjà montré que la maltraitance chez l’enfant entraîne des troubles du comportement, cognitif et social, mais on n’a jamais totalement élucidé les mécanismes sous-jacents qui conduisent à ces troubles.
Des études sur l’animal ont également montré que l’exposition au stress au cours du développement du cerveau peut entraîner des changements dans la structure du cerveau, en raison de niveaux d’hormones perturbés.
Cette étude qui a comparé les cerveaux d’adolescents maltraités dans leur enfance avec ceux d’adolescents non maltraités, est l’une des premières à avoir suivi des sujets avant diagnostic de la maladie mentale.
Mieux comprendre ces mécanismes va permettre de développer des interventions de prévention efficaces.
Les chercheurs de l’Université du Texas ont examiné par technique IRM (DTI ou diffusion tensor imaging) les faisceaux de substance blanche dans le cerveau de 19 adolescents sans antécédents personnels de troubles psychiatriques maltraités durant l’enfance et 13 adolescents « témoins » également sans antécédents de troubles psychiatriques.
Les participants ont été suivis à intervalles de 6 mois durant 5 années afin surveiller l’apparition de troubles de l’humeur et l’usage éventuel de drogues.
Les associations entre l’anisotropie fractionnelle (FA), une mesure de de la déviation standard du signal à l’’IRM et la psychopathologie ont été relevées.
Au départ, les adolescents exposés à la maltraitance infantile avaient des valeurs significativement plus faibles de FA dans certaines régions du cerveau comme l’hippocampe par rapport aux participants témoins, suggérant des perturbations de la substance blanche du cerveau.
Cette même association est constatée ensuite chez les adolescents qui ont développé un trouble dépressif majeur ou la toxicomanie au cours du suivi, suggérant que les perturbations de la substance blanche observées chez les adolescents exposés à la maltraitance durant l’enfance peut être associée à une vulnérabilité accrue aux troubles mentaux, en particulier à la dépression et à la toxicomanie.
Hao Huang, chercheur à l’Université du Texas et auteur principal, conclut : «Les mauvais traitements rendent plus vulnérable au trouble dépressif majeur et à la toxicomanie et cette vulnérabilité peut maintenant être identifiée avant même le développement des troubles psychiatriques».
Source: Neuropsychopharmacology 1 August 2012 | doi:10.1038/npp.2012.133 White Matter Disruptions in Adolescents Exposed to Childhood Maltreatment and Vulnerability to Psychopathology (Visuel fotolia)