EMDR – désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires

EMDR – désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires

E M D R (Eye-Movement desensitization and reprocessing) Mode d’action :

En reproduisant un phénomène physiologique qui se déroule pendant la phase de rêves du sommeil, la thérapie EMDR permet au cerveau d’entrer en auto-guérison, comme le corps se soigne lui-même en cas de blessure. Les décharges neuronales des mouvements oculaires rapides (comme un courant de faible voltage) pourraient avoir un effet inhibiteur sur l’emplacement où le choc traumatique est emmagasiné, inversant la pathologie neuronale comme cela se passe dans le sommeil paradoxal.
La thérapie EMDR a pour objectif d’aider les consultants à produire des effets aussi profonds et durables que possible, tout en se sentant en sécurité, en équilibre et maîtres d’eux-mêmes.

Le texte qui suit se fonde sur une interview de David Servan Shreiber .

Dans une courte vidéo, il présente avec une admirable simplicité une technique surprenante ; des séances filmées et des explications par a des images de synthèse du cerveau complètent et illustrent ses propos.
David Servan-Schreiber est médecin, reconnu comme chercheur et auteur scientifique par le du grand public. Dans le cadre de ses recherches, il étudie les effets des médecines alternatives, en particulier sur les patients atteints de problèmes psychiatriques. Il popularise l’EMDR (Eye Movement Desensitization and Reprocessing) dans son best-seller « Guérir » : par des mouvements oculaires, le thérapeute « reprogramme » le cerveau pour atténuer les traumatismes.
David Servan-Schreiber (DSS), s’appuyant notamment sur une étude de l’Inserm, présente l’EMDR comme un des seuls traitements démontrés être efficace dans le traitement des syndromes de stress post-traumatiques
Dans un premier temps, DSS revient sur la différence entre dépression et syndrome post- traumatique
Le Syndrome post-traumatique se manifeste souvent comme une dépression, mais en réalité il s’agit d’une cicatrice qui s’est formée dans le cerveau au cours d’un évènement traumatique qui a eu lieu dans le passé et qui continue de se manifester dans le présent par des cauchemars, des pensées et des émotions relevant du passé mais que l’on ressent encore aujourd’hui via de nombreux flash – back ( des images du passé qui reviennent malgré nous). Le stress post-traumatique est très difficile à soigner.

Le souvenir de l’évènement traumatique serait emprisonné dans l’amygdale et traite le danger comme s’il était toujours présent.
Le cerveau émotionnel ne communiquerait plus avec le cortex pré frontal car celui-ci est court-circuité.
Pourtant, c’est le cortex qui pourrait transmettre au cerveau que le drame est terminé. L’aire de Broca, la zone responsable du langage n’est plus active non plus. Les victimes de stress post- traumatique ont donc du mal à trouver les mots pour décrire ce qu’ils ont vécu. Quant au cortex visuel, il est suractivé. Comme si les patients regardaient sans cesse le fil du drame, comme si les souvenirs étaient aussi précis qu’une photo.

L’EMDR est une technique de désensibilisation et retraitement par les mouvements oculaires
On sait que pendant les rêves nous bougeons tous les yeux de manière rapide, de droite à gauche les yeux fermés. Cela s’appelle le « sommeil des mouvements oculaires rapides », découvert par le chercheur français Jouvet dans les années 50.
On sait également que pendant ces mouvements oculaires rapides le cerveau digère et stocke les informations de la journée même, voire celles des journées précédentes.
L’une des théories les plus probantes pour expliquer l’efficacité de l’EMDR avance que cette technique provoque le même mécanisme de digestion des informations en déclenchant ces mouvements oculaires rapides qui normalement ont lieu spontanément pendant les rêves.
La nuit, le cerveau crée des connections entre les événements de la journée et ceux du passé. Il s’agit d’une façon d’archiver et de relativiser ce qui vient de nous arriver. Mais en cas de traumatismes, ces connections ne se font plus .
L’EMDR travaillerait donc sur cet archivage non abouti.
Nous ne comprenons toujours pas bien le mécanisme de cette thérapie, mais il semble que les mouvements oculaires pendant la séance facilitent la formation de nouvelles connections entre les souvenirs du traumatisme.
Un réseau se formerait, chaque souvenir paraissant se relier à un autre, et à un autre, puis à un autre et encore à un autre. Et les souvenirs traumatiques, presque pris de vitesse semblent alors remonter d’une connexion à une autre jusqu’au cortex pré frontal.
Là, ils se connectent instantanément à notre connaissance de la vie, à notre expérience.
Les souvenirs traumatiques basculent dans alors dans la raison et sont de nouveau considérés comme « passés ».
Depuis 2004, l’EMDR est reconnu par l’Inserm comme une méthode efficace don l’efficacité est remarquable et insiste sur rapidité de ses effets.DSS avance le fait que 18 études contrôlées dans la littérature qui nous montrent qu’à l’âge adulte 80% des personnes n’ont plus de symptômes après seulement quelques séances.
Ce taux d’efficacité est celui des antibiotiques contre la pneumonie.
L’EMDR est donc remarquablement efficace même si le mécanisme d’action n’est pas encore totalement expliqué.
Nous possédons tous, en nous, des mécanismes biologiques qui, pour peu qu’on les active, ouvrent un chemin vers la guérison.

http://cerveau-pratique.blogspot.com/2010/02/meditant-emdr-et-depression-22.html

Les commentaires sont fermés.