Autisme infantile tardif et Hypnose Intégrative
Plusieurs théories existent quant à la nature de l’autisme. Elles varient des troubles psychopathologiques, dus à la relation mère-enfant, et plus généralement en passant par la responsabilité parentale dans l’auto-enfermement de l’enfant dans son monde intérieur et l’arrêt de son développement neuro-psychique, jusqu’à la piste génétique, l’expliquant par la mutation d’une série de gènes entraînant l’altération du fonctionnement du cerveau, et notamment la diminution de quantité de synapses, la connexion perturbée entre les cerveaux gauche et droit, l’hypertrophie de l’amygdale…
Les approches de traitement varient tout autant: les uns considèrent les enfants autistes comme des malades intraitables et demandent leur enfermement dans des institutions spécialisées, d’autres au contraire rejettent l’étiquette de «maladie» et fondent la thérapie sur le développement de l’enfant autiste (et notamment la reconstitution des synapses) par l’interaction intensive avec le monde extérieur1. Cette dernière méthode démontre son efficacité grâce à un effort considérable et l’apport humain des personnes qui participent à cette interaction.
Qu’est-ce que l’hypnose peut apporter aux traitements existants de l’autisme infantile tardif?
L’expérience montre, sans renier, ni contester d’autres hypothèses, que l’autisme infantile tardif se trouve néanmoins partiellement en rapport avec l’histoire familiale de l’enfant, qui peut remonter à plusieurs générations. Il est cependant à noter que l’autisme n’est pas dû aux mauvais traitements infligés à l’enfant de la part des parents ou à leur manque d’amour. On peut rencontrer un enfant autiste dans une famille aimante et a priori équilibrée, en tout cas au niveau des parents. Mais c’est la perception de l’enfant de ses rapports avec ses parents et le monde extérieur et son ressenti qui diffèrent. Ainsi une situation perçue par l’enfant comme abandonnique peut être un point de départ d’une régression dans son développement à un stade antérieur où l’enfant s’est senti plus heureux ou sécurisé. L’enfant autiste arrête son développement à ce stade (autisme infantile tardif), se coupe du monde extérieur, régresse sensiblement au niveau d’usage de la parole et de maîtrise de son corps, détourne systématiquement son regard, a des troubles obsessionnels, des «stéréotypes». Le type de structure psychique de l’enfant le prédispose ou non à ce type de réaction.
Dans la mesure où on considère la cause de l’autisme infantile tardif étant due en partie, à la perception subjective de l’enfant des événements de sa vie, son traitement relève du domaine de la psychothérapie dont l’hypnose fait partie. Or, il est difficile de discuter avec un enfant qui fuit le regard, ne parle pas et a l’air d’ignorer autrui. Curieusement, dans ces conditions, l’hypnose intégrative se montre efficace et particulièrement adaptée. La fixation du regard, l’obéissance du sujet, les suggestions types de «dormir» ou de «relaxer son corps» ne sont pas nécessaires pour faire rentrer l’enfant autiste tardif en état d’hypnose. Il s’avère que malgré l’absence d’interaction visible et l’isolement de l’autiste dans son univers, il n’est pas hermétique à la parole, ni à la gestuelle. Il réagit à la voix hypnotique et aux suggestions non-verbales en rentrant en état d’hypnose léger puis profond, et via des fables intégratives, le contenu de la séance d’hypnose transparaît ensuite dans son comportement. Il sort progressivement de sa «bulle», regarde de plus en plus dans les yeux, interagit davantage avec le monde extérieur.
L’hypnose est compatible avec la thérapie par interaction intensive, l’hypnose en accélère les résultats.
L’application de l’hypnose pour l’autisme inné reste à vérifier.
Méthode des 3 i de l’Association «Autisme Espoir Vers l’Ecole»
Anna Iourekova