Anorexie mentale

Anorexie : comment briser la spirale infernale ?

Les symptômes de l’anorexie

L’anorexie mentale est un trouble de conduite alimentaire (TCA) d’ordre psychique. Elle se traduit par une perte d’appétit, un amaigrissement (l’IMC devient inférieur à 17.5) et une aménorrhée (perte des règles). Il convient de faire attention lorsque l’ado commence à trier des aliments et à ne plus manger le midi.
Bien souvent, l’anorexie mentale s’accompagne aussi de signes psychologiques propres aux différents types d’anorexie.
Dans le cas de l’anorexie purement « restrictive » (c’est-à-dire où la personne ne mange presque rien), l’anorexique est souvent travailleuse, perfectionniste voire obsessionnelle. Ce fut le cas d’Emilie, 34 ans, anorexique durant 1 an lorsqu’elle avait 17 ans, et qui dut faire par deux fois un détour par la case hôpital : « J’étais une enfant très sage, qui travaillait très bien à l’école. La maladie est arrivée à un moment où au fond, je me demandais qui j’étais. C’était une manière de me rebeller face à mes parents ».

Pourquoi la maladie se déclare t-elle à l’adolescence?
Il existe autant de profils d’anorexiques que de malades tant les origines de la maladie sont diverses. Malgré tout, l’anorexie se déclare la plupart du temps à la puberté. L’adolescente était jusqu’ici une petite-fille parfaite. D’un coup, ses seins poussent et il lui faut plaire aux garçons, s’autonomiser vis-à-vis de ses parents. Or, l’anorexie peut partir de cette volonté de gommer toute féminité. « Si les formes d’une femme ne sont pas acceptées par un père, on veut alors les supprimer pour lui plaire. C’est ce qui s’est passé pour moi, à 13 ans, lorsque que mon père m’a traitée de « pute » en me voyant exhiber mes formes », nous confie Ganaël Joffo.
D’autres anorexies vont se déclencher dans un contexte familial tendu, où l’on ne parle pas. L’ado va alors exprimer à sa façon les conflits familiaux en se punissant, en endossant la responsabilité, telle un martyr.
Dans tous les cas, les anorexiques se caractérisent par leur recherche de contrôle, d’idéal. Soit pour ne pas décevoir les parents, soit pour se démarquer.

Dans le cas des profils « anorexique-boulimique » ou de type « purgatif » (vomissements, usage de laxatifs), les malades vont se distinguer par leur impulsivité et leur fort émotionnel. Dans tous les cas, les anorexiques sont souvent des personnes hyperactives physiquement et intellectuellement.

Non. L’anorexie n’est pas une simple mode que les jeunes filles décideraient d’adopter du jour au lendemain comme un sac à main. L’anorexie est une maladie extrêmement complexe que les psychiatres peinent encore à expliquer tant ses origines sont multiples. En France, on estime que 30.000 à 40.000 personnes seraient touchées par l’anorexie [1]. Un chiffre qui ne décroît pas malgré une certaine prise de conscience dans l’univers de la mode et de la presse féminine, sûrement encore trop marginale.
Une fois lancée, la maladie ronge sa victime qui tombe alors dans une spirale infernale, une quête d’idéal. Parole d’ex-anorexique, il n’existe qu’une seule solution : ne jamais tomber dedans car même si l’on en guérit, l’anorexie est « comme un volcan endormi au creux de la tête et qui ne demande qu’à recracher sa folie [2]».
Comment reconnaître l’anorexie ? Pourquoi se déclare-t-elle ? Quelles sont ses conséquences ? Comment s’en sortir ? Quel rôle les parents peuvent jouer dans ce combat contre la maladie ?
[1] Chiffres du Ministère de la Santé, 2008.
[2] Ma princesse au petit poids – L’anorexie racontée à ma fille, par Ganaël Joffo, François Bourrin éditeur, 2011

article publié sur auféminin

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